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Channel: carnets de voyages de miriam » De Fès à Rabat en passant par la vallée du Ziz et Meknès.
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18. Rabat et Salé

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2003 - De Fès à Rabat en passant par la vallée du Ziz et Meknès.

rabat portes

Peu après cinq heures, le muezzin chante la prière de l’aube. Son chant répétitif  et lancinant dure une éternité. Comme nous sommes réveillées toutes les deux écoutons ses modulations sur des phrases inhabituelles. Pourquoi est ce si long ? Vers la fin, il lance le cri Allahou Akbar ! à plusieurs reprises . Silence, nous nous rendormons.

Le Monde à l‘étranger

Quand nous ouvrons les volets, le trottoir est mouillé, le ciel encombré de nuages nous incite à paresser. Je termine la lecture du Monde qui est un plaisir quotidien. Ici, le Monde arrive le matin sans aucun retard, il coûte même moins cher qu’en France dix dirhams seulement. L’actualité est pressante. Si on se borne à la télé, on dirait « qu’ils remettent tous les jours la même cassette » comme le dit Mohamed d’Erfoud. En revanche le Monde décrit chaque jour les évolutions qui malheureusement concernent plus les opinions publiques que les décisions du principal intéressé. Cela me fait extrêmement plaisir que les Britanniques s’opposent à Blair et que beaucoup d’Américains soutiennent la France et l’Allemagne. En tout cas, je ne veux rien louper.

La rue Ben Abdallah jusqu’à une grande mosquée située sur le terre-plein au milieu de Mohamed V,  se continue par des rues plus étroites. Les trottoirs sont plantés de magnifiques ficus avec des racines aériennes pendantes.Ils sont vides, de chaque côté de beaux murs blancs enferment de très beaux jardins qui cachent à moitié des ministères et des installations militaires. Devant chaque entrée, des plantons en arme interdisent même le trottoir.

Calme et silence à l’ombre de l’armée.

Musée

Le musée se trouve dans un quartier résidentiel de petits immeubles blancs avec de larges baies et des balcons. Architecture évoquant plus le Bauhaus ou l’Art Nouveau que l’Orient.

Le Musée est construit tout à fait Art Nouveau : l’architecture est remarquable, mais la muséographie pitoyable et vieillotte. Étiquettes blanches, jaunies, tapées à la machine sans grand intérêt. Vitrines vides. Pots cassés, outillage paléolithique… Je suis venue pour le Chien de Volubilis, posé par terre, dans l’ombre, magnifique, prêt à bondir.

Évidement, le gardien me suit partout. Heureusement, il m’ouvre la salle des bronzes, la plus intéressante. Ses commentaires sont tout à fait judicieux : il compare le profil de Caton, romain typique avec celui de Juba qu’il qualifie de Berbère. Cours sur la statuaire romaine. Le marbre vient de Carrare, il est donc rare, on ne change que les têtes gardant les bustes. Un buste de Ptolémée, fils de Cléopâtre Séléné, la fille de Cléopâtre.

Retour par Mohamed V, la Gare, les beaux bâtiments soulignés de grès blond comme en Espagne. Puis Mohamed V devient une rue commerçante aux boutiques vieillottes ressemblant à celles de notre enfance. Hier nous avons vu une enseigne « Le nain bleu », c’est bien une boutique de jouets comme autrefois.

Le graphisme des enseignes est celui de la France des années 50. On pourrait tourner un film d’époque rien qu’en supprimant les voitures trop neuves (on peut laisser les autres et les autobus).

rabat portes(2)

D me conduit sur les lieux qu’elle a découverts : un marché au poisson avec des sardines, des anchois des rougets, des petites soles en abondance. Sans parler des crevettes! Les prix sont marqués, tout est propre et net.

Mohamed V se transforme en une rue de souk : pendillocheries, CD cassettes et matériel hi-fi … A onze heures du matin les boutiques ouvrent, il y a peu de monde dans la rue. Nous traversons rapidement la médina .On rénove un petit théâtre plein de stucs et de miroirs. Nous arrivons aux cimetières entre la Casbah et la mer. Discret coup d’œil, c’est vert, aéré, poésie des cimetières marins.

Corniche

La corniche est minable, c’est le dépotoir. Dommage, derrière le phare, dans une échancrure dans le grès, les vagues se brisent donnant un spectacle magnifique. Feu d’artifice liquide .Les goélands ont colonisé un rocher tabulaire émergeant de l’eau blanche d’écume.

Nous nous installons sur la digue qui protège la plage et l’embouchure du Bou Regreg et restons une heure sous un franc soleil. Des surfeurs en combinaison barbotent, les rouleaux sont  trop atténués pour qu’ils nous offrent un spectacle intéressant. Deux baigneurs en maillot font trempette.

Midi passé et nous n’avons rien acheté pour pique-niquer;  quittons à regrets notre perchoir. Dans la médina nous ne trouvons pas les brochettes, seulement du poisson : sardines et daurades frites qui ne nous inspirent pas.

Salé

Un taxi bleu nous emmène à l’extrémité du périmètre urbain de Rabat, au Supermarché Marjane (qui ressemble à n’importe quel centre commercial français, on avait vu le même à Marrakech). Un bon kilomètre de marche à pied dans la campagne, le pont sur le fleuve, nous finissons par trouver les potiers de Salé chaudement recommandés par le collègue de D et les guides.

Déception, ils sont installés dans une sorte de centre commercial moderne avec cafétérias, parking, boutiques. J’imaginais cela tout autrement. Les articles proposés ne me tentent pas tellement. La qualité est assez ordinaire, épaisse faïence aux coloris sans recherche dans le tracé des décors, coloris criards. Tous les produits se ressemblent, variation autour du thème du plat à tajine, pots à épice. Cela manque de finition et de finesse. Les prix sont très attractifs mais cela ressemble trop à ce qu’on pourrait trouver dans les Pier Import ou même dans les supermarchés en France. Après maintes recherches nous repartirons avec due double mini tajine pour le sel et le poivre pour 15 DH, cadeau pas cher.

Comment retourner à Rabat ? Nous n’avons pas envie de recommencer la marche à pied. Pas de taxis, ni grands ni petits. Au hasard, j’arrête la première voiture qui quitte le parking qui nous prend à son bord. Ce sont des gens charmants, le père et les filles, français ou marocains ? Les filles habillées très mode, blondes ont l’air française, ils habitent Casablanca. Ils nous lâchent au bout de Mohamed V à la hauteur de la mosquée sur son îlot.

Derniers achats dans le souk

Fin de la journée dans la médina pour faire les derniers achats : un sac en cuir jaune et le porte-monnaie qui va avec. Tout me tente, je dois me gendarmer pour ne pas acheter un autre petit sac ou une sacoche, c’est tellement bon marché. D trouve pour son père un coffret en bois. J’ai envie d’épices qui compléteront la salière. La rue Suika est très encombrée, au milieu de la chaussée on  trouve des mixers, des batteurs, des fers à repasser, les marchands crient 20 Dirhams, 40 Dirham en montrant des lots de caleçons longs ou des culottes… On se pousse, on se presse. Je rentre avec soulagement à l’hôtel. Il faut faire les valises.


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